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Au cours des dernières années, les jeux d’argent ont connu une expansion rapide au Rwanda, que ce soit dans les établissements physiques ou sur les plateformes numériques. Ce sont principalement les jeunes adultes, attirés par l’espoir de gains conséquents, qui alimentent cette tendance. L’essor des technologies mobiles et l’accessibilité croissante à Internet ont facilité l’émergence de nombreux sites de jeux en ligne. Conscientes des enjeux économiques et sociaux liés à ce phénomène, les autorités rwandaises ont entrepris une série de mesures visant à encadrer davantage ce secteur en pleine mutation. Il convient de rappeler que les jeux d’argent sont légalement autorisés dans le pays depuis 2012.
Suspension des licences : une réforme en profondeur du cadre réglementaire
Dans le cadre d’une réforme structurelle, le Rwanda Development Board (RDB), désormais chargé de la régulation des jeux suite à l’arrêté n°028/03 du 28 juin 2024, a suspendu temporairement la délivrance de nouvelles licences ainsi que le renouvellement des anciennes. Cette décision vise à permettre une évaluation complète du cadre légal actuel afin de l’adapter aux standards internationaux.
Le RDB souhaite moderniser les politiques existantes pour assurer une exploitation responsable et durable du secteur. Pendant la durée de cette suspension, aucun opérateur – nouveau ou déjà actif – ne pourra légalement exercer sans autorisation révisée. L’objectif est d’instaurer un environnement mieux contrôlé qui tient compte des bonnes pratiques, de la protection des consommateurs et de la lutte contre les dérives liées aux jeux excessifs.
Le marché rwandais de l’iGaming est varié. Il englobe les paris sportifs, les casinos en ligne, les loteries virtuelles et les machines à sous accessibles à toute heure.
Des réformes fiscales pour augmenter les recettes publiques
Dans la même logique de contrôle et d’optimisation du secteur, le gouvernement a adopté en 2025 une réforme fiscale ambitieuse. Ces nouvelles mesures visent à élargir la base de recettes tout en régulant les comportements à risque.
Pour les opérateurs, la taxe sur les revenus bruts passe de 13 % à 40 %, ce qui représente un bond significatif de 27 %. Quant aux joueurs, leurs gains seront désormais taxés à hauteur de 25 %, contre 15 % auparavant. Cette révision s’inscrit dans une volonté d’encadrer plus fermement les pratiques de jeu tout en renforçant les finances publiques. Elle devrait également dissuader les comportements compulsifs, en réduisant l’intérêt financier des paris pour les joueurs.
Des opérateurs toujours présents malgré la réglementation
En dépit de ces nouvelles directives, plusieurs acteurs du secteur restent actifs au Rwanda. Le Casino Kigali, situé dans l’enceinte du Lemigo Hotel, demeure l’un des établissements les plus fréquentés. Il propose plus de 40 machines à sous et de nombreuses tables de jeux classiques. L’accès y est conditionné par la présentation d’une pièce d’identité et une tenue vestimentaire adéquate.
Sur le plan numérique, les plateformes internationales telles que Unibet, Bingostreet, 1xBet et Betway continuent de séduire les joueurs. Elles offrent une interface conviviale, des options de paris variées, des bonus attractifs pour les nouveaux inscrits et une accessibilité sur mobile. Ces sites permettent aux utilisateurs de parier sur des événements sportifs en direct ou de participer à des jeux de hasard à tout moment, ce qui explique leur popularité croissante.
Une stratégie d’équilibre entre développement et responsabilité
Pour les autorités rwandaises, le secteur du jeu représente un levier économique non négligeable, aussi bien pour l’État que pour les opérateurs privés. Toutefois, la croissance rapide de l’iGaming impose une vigilance accrue. La refonte réglementaire et fiscale en cours reflète une volonté claire de concilier développement du marché et protection des citoyens, tout en garantissant une exploitation éthique et durable.