Lois Boisson écrit l’histoire à Roland-Garros 2025

L’édition 2025 de Roland-Garros ne cesse d’étonner les amateurs de tennis. Chez les dames, une jeune joueuse française encore peu connue du grand public a créé la surprise en atteignant les demi-finales. Lois Boisson, 361e mondiale, s’est imposée avec brio face à la Russe Mirra Andreeva, tête de série numéro 6, lors des quarts de finale (6-7, 3-6). Pour la Dijonnaise de 22 ans, il s’agit de sa première apparition à ce stade dans un tournoi du Grand Chelem. Soutenue par un public survolté, elle rêve désormais d’une consécration sur la terre battue parisienne.

Le fruit d’un parcours méritant

Invitée à participer au tableau principal grâce à une wild card, Lois Boisson a démontré qu’elle avait toute sa place parmi l’élite. Dès son entrée en lice, elle écarte Elise Mertens après un match accroché. Au deuxième tour, elle balaye Anhelina Kalinina en deux sets secs, avant de renverser Elsa Jacquemot dans un duel franco-français tendu. En huitièmes, elle réalise un véritable exploit en éliminant Jessica Pegula, troisième joueuse mondiale.

Face à Mirra Andreeva, talentueuse adolescente russe et prétendante sérieuse au titre, le défi était de taille. Dans une ambiance électrique au court Philippe-Chatrier, le public français entonne La Marseillaise pour galvaniser sa représentante. Menée 5-3 dans la première manche, Boisson refuse d’abdiquer. Grâce à son coup droit lourdement lifté, son service solide et une variété de frappes impressionnante, elle renverse la tendance. Elle fait preuve d’un mental d’acier face aux amorties précises et aux revers tendus de son adversaire. La seconde manche tourne rapidement à son avantage, alors qu’Andreeva s’écroule physiquement et mentalement. Après la rencontre, Boisson a insisté : « Ce n’est pas un miracle. C’est le résultat de mon travail quotidien depuis que je suis enfant. »

Elle affrontera désormais Coco Gauff, numéro 2 mondiale, pour une place en finale.

Une renaissance après l’adversité

L’histoire de Lois Boisson est d’autant plus émouvante qu’elle revient de loin. L’année précédente, elle avait également reçu une invitation pour Roland-Garros, mais une blessure sérieuse au genou – une rupture ligamentaire – l’a contrainte à déclarer forfait. Après une longue période de rééducation, marquée par la douleur et le doute, elle revient plus forte et déterminée que jamais. Son retour au plus haut niveau impressionne par sa maturité. Moins émotive sur le court, elle affiche désormais une sérénité remarquable. Sa présence dans le dernier carré lui garantit un chèque de 690 000 euros, mais c’est surtout la reconnaissance de ses pairs et du public qui marque cette aventure.

Une entrée fracassante dans la légende

Lois Boisson devient la joueuse la moins bien classée à atteindre une demi-finale de Grand Chelem depuis 40 ans. Elle rejoint un cercle très restreint, composé de légendes telles que Monica Seles et Jennifer Capriati, seules à avoir atteint ce stade lors de leur toute première participation à un tournoi majeur depuis 1989.

Entrée dans le tournoi comme la 24e représentante française, elle s’apprête à en ressortir comme la nouvelle numéro un nationale, tout en intégrant le top 70 mondial. Mais Boisson ne compte pas s’arrêter là. Interrogée sur ses ambitions, elle confie avec assurance : « Mon rêve n’est pas d’atteindre la demi-finale, mais de gagner un Grand Chelem. Je vais tout faire pour réaliser cela. »

Qu’elle y parvienne ou non, une chose est certaine : Lois Boisson a déjà conquis le cœur de tout un pays.