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Longtemps restées en marge de la scène médiatique, les joueuses africaines de basket-ball commencent à s’imposer dans l’univers sportif international. Aux États-Unis, la ligue féminine professionnelle – la WNBA – s’intéresse de plus en plus à ces talents venus du continent, révélant un vivier riche, passionné et prêt à briser les codes établis.
Un essor à deux vitesses
La ferveur autour du basket-ball ne cesse de croître en Afrique. L’édition 2025 de la Basket-ball Africa League (BAL), soutenue par la NBA américaine, s’est conclue récemment à Pretoria, avec la victoire d’Al Ahli de Tripoli, confirmant l’ascension du niveau masculin sur le continent. Pourtant, aucun championnat féminin de stature comparable n’a encore vu le jour. Une ligue continentale existe bien sous l’égide de la FIBA, mais elle demeure encore peu visible et insuffisamment structurée pour avoir un véritable rayonnement.
Une évolution à sens unique
Des voix s’élèvent pour alerter sur ce déséquilibre. Le journal The Continent appelle à ne pas détourner le regard des performances des basketteuses africaines, affirmant qu’elles méritent une attention équivalente à celle portée aux hommes. Leur talent, leur détermination et leur engagement en font des athlètes prometteuses, à fort potentiel. Un constat renforcé par la performance historique du Nigeria féminin, parvenu en quart de finale des Jeux olympiques de Paris — une première à l’échelle du continent, tous genres confondus.
Un accès limité malgré les performances
Comme le souligne Chiney Ogwumike, ancienne All-Star WNBA d’origine nigériane, les projets de développement du basket-ball en Afrique ciblent encore trop souvent les garçons. Elle rappelle pourtant que les jeunes filles engagées dans cette discipline partagent la même passion du jeu et le même niveau d’exigence. Cette absence de prise en compte retarde une égalité pourtant attendue et justifiée par les résultats.
Un impact qui dépasse les frontières
L’intérêt croissant de la WNBA pour les joueuses venues d’ailleurs commence néanmoins à porter ses fruits. Lors de la draft 2025, pas moins de sept athlètes africaines ou d’origine africaine ont été retenues parmi les recrues des différentes franchises. Une reconnaissance qui confirme leur progression. Dominique Malonga, franco-camerounaise de 19 ans, a été sélectionnée en deuxième position par le Seattle Storm. La Malienne Aicha Coulibaly, quant à elle, a intégré les rangs du Chicago Sky.
Une présence affirmée au sein des franchises américaines
D’après The Continent, onze équipes sur treize au sein de la WNBA comptent désormais dans leur effectif au moins une joueuse née en Afrique ou issue de parents africains. Parmi elles, on retrouve la talentueuse Kariata Diaby, représentante de la Côte d’Ivoire, ou encore Monique Akoa Makani, originaire du Cameroun. Cette dernière s’est imposée comme une figure clé du Phoenix Mercury, notamment grâce à sa capacité à faire la différence dans les moments décisifs des matchs.
Des freins persistants à la mobilité des joueuses
Malgré ces avancées, les relations sportives entre l’Afrique et l’Amérique du Nord restent entravées par des politiques migratoires restrictives. Le site sénégalais Record relate ainsi que la sélection féminine du Sénégal s’est vu refuser des visas pour un stage aux États-Unis. L’encadrement a dû relocaliser la préparation à Dakar, illustrant les obstacles administratifs auxquels sont encore confrontées ces athlètes de haut niveau.
Une dynamique continentale en construction
Alors que plusieurs d’entre elles rejoignent leur sélection nationale, les meilleures basketteuses africaines se tournent vers le prochain grand rendez-vous : l’Afrobasket féminin, prévu fin juillet. Cette compétition rassemblera douze pays du continent et pourrait offrir une nouvelle vitrine pour ces talents trop longtemps négligés, mais désormais prêts à redéfinir le paysage du basket-ball mondial.