iGaming au Maroc : des perspectives prometteuses

Au Maroc, l’univers numérique connaît une mutation rapide, portée par une jeunesse ultra-connectée et avide d’expériences interactives. Dans ce contexte, les divertissements numériques, en particulier les jeux vidéo et les plateformes de mise en ligne, séduisent un public de plus en plus large. L’avènement des smartphones et l’amélioration des réseaux ont profondément modifié les usages, favorisant une consommation mobile et participative du loisir digital.

Ce dynamisme n’a pas échappé aux autorités. Plusieurs projets structurants voient le jour, tels que des hubs technologiques comme Rabat Gaming City, mais aussi des cursus dédiés à la formation aux métiers du développement interactif ou des événements spécialisés rassemblant créateurs et passionnés.

Cadre fiscal et ambitions gouvernementales

Sur le plan fiscal, l’année 2025 marque un tournant avec l’introduction d’une taxe de 30 % sur les gains issus de sites étrangers, accompagnée d’une contribution sociale de 2 %. Cette initiative traduit une volonté de mieux encadrer un secteur longtemps resté sans réglementation précise. À travers cette réforme, le Royaume ambitionne de capter une partie des flux financiers générés par cette activité, tout en renforçant ses capacités d’action sociale.

Selon les prévisions, les recettes issues de l’ensemble des jeux à enjeu pourraient atteindre 1,14 milliard de dollars cette année, avec une croissance modérée estimée à 1,8 % par an. Le segment des établissements à jeux concentre la majorité des revenus, estimés à 700 millions USD, tandis que les paris sur événements sportifs devraient générer 172 millions, soit une hausse moyenne de 2,9 % par an. Près de trois adultes sur dix auraient déjà participé à ce type d’activités, ce qui illustre une nette progression de l’engouement.

Tendances locales et nouvelles pratiques

Les joueurs marocains montrent une préférence marquée pour les titres accessibles sur mobile, en particulier ceux liés au football ou proposant une expérience sociale en direct. Les régions du nord et de l’est concentrent une part importante des dépenses liées à ce secteur, tant dans les jeux traditionnels que dans les produits numériques. Si la participation masculine reste dominante, une progression notable est observée du côté des utilisatrices, notamment via les applications.

Les disciplines les plus suivies pour les mises en ligne restent le football, suivi par les courses hippiques, le tennis et le basket. L’e-sport, quant à lui, se développe à travers des tournois nationaux, la montée en puissance d’équipes structurées, et l’implication croissante des institutions.

Enjeux législatifs et vision d’avenir

Alors que les jeux d’argent physiques sont encadrés depuis 1966, le volet numérique demeure dans une zone floue. En l’absence de licences locales, de nombreux opérateurs étrangers opèrent sur le territoire sans autorisation officielle. Une réforme juridique devient donc indispensable pour instaurer un climat de confiance, générer des recettes supplémentaires et protéger les utilisateurs.

Des freins subsistent toutefois : réglementation incomplète, fiscalité contraignante, interdiction de certaines méthodes de paiement, et sensibilité culturelle. Malgré cela, l’orientation actuelle laisse entrevoir une volonté d’avancer vers un modèle structuré, aligné avec les meilleures pratiques internationales.

Si les efforts de régulation se poursuivent, que la production locale de contenus est soutenue et que les investissements dans l’infrastructure mobile se maintiennent, le Maroc pourrait se positionner, d’ici 2029, comme un leader régional dans le divertissement digital encadré. Le potentiel est considérable et les jalons d’un avenir prometteur sont déjà posés.

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