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Pendant une semaine, Abidjan a vibré au rythme d’une discipline en pleine effervescence. Le padel, sport en vogue aux quatre coins du monde, s’est installé au cœur de la capitale économique ivoirienne à l’occasion du FIP Silver Open 2025, clôturé le dimanche 5 octobre. Dans cette ambiance électrique, deux visages familiers du tennis local ont défrayé la chronique : Sadjo Coulibaly et Jauresse Kouamé. Pour leur toute première participation à un tournoi international de padel, elles ont réalisé un parcours remarquable, s’arrêtant aux portes de la finale. Un exploit qui confirme leur transition réussie de la petite balle jaune vers cette nouvelle arène sportive.
Le tennis, une passion intacte
Avant de briller sur les courts de padel, Sadjo Coulibaly et Jauresse Kouamé ont fait leurs armes dans le tennis. Leur incursion dans cette discipline parallèle remonte à deux ans et demi, lorsque des terrains flambant neufs ont été aménagés juste à côté de leur club habituel. Cette proximité les a naturellement incitées à s’essayer à un sport qui, bien qu’utilisant une raquette, possède ses propres codes, rythmes et stratégies. Peu à peu, le padel s’est imposé dans leur routine d’entraînement.
Malgré cette ouverture vers de nouveaux horizons, le tennis reste leur terrain d’expression privilégié. Leur participation au FIP Silver Open relevait donc d’un défi audacieux : affronter l’élite mondiale sur un terrain qui n’est pas encore le leur. Déterminées et solidaires, elles ont déjoué les pronostics en se hissant jusqu’en demi-finale, dans une ambiance survoltée au Sofitel Hôtel Ivoire.
Au terme de cette épopée, Jauresse Kouamé a souligné la difficulté mais aussi la beauté de cette double aventure. « C’est vrai, il est difficile de faire les deux à la fois, parce que ce n’est pas le même jeu, ce n’est pas la même raquette, ni les mêmes prises. On a voulu essayer et par grâce, on est arrivées en demi-finale. On ne s’attendait pas à aller aussi loin. On a appris parce qu’on était en face de très bonnes joueuses », a-t-elle confié avec émotion. Sadjo Coulibaly, de son côté, a insisté sur le niveau relevé des adversaires espagnoles. « Elles sont très fortes et mieux classées que nous puisque le padel n’est pas notre sport de base. Mais on essaye de s’adapter. On s’est vraiment battues et on a adoré jouer aussi. Nous sommes très fières de nous », a-t-elle affirmé avec un sourire fier.
L’Espagne règne sur Abidjan
Du 29 septembre au 5 octobre, la capitale ivoirienne a accueilli 150 joueurs et joueuses venus de 21 pays, parmi lesquels la France, le Sénégal, le Cameroun, le Maroc, la Russie, le Mexique et bien sûr l’Espagne. Le FIP Silver Open s’inscrit dans le deuxième circuit mondial de la Fédération Internationale de Padel, avec une dotation d’environ 15 000 euros.
Sur les courts, la domination espagnole a été totale. Chez les dames, Lujan Rodriguez et Manquillo Alarza ont décroché le titre en battant Garcia Roman et Fernandez Gonzalez (6-3, 6-2), la paire qui avait stoppé la belle aventure de Coulibaly et Kouamé. Chez les hommes, Oliver Artigas et Ramirez Navas ont remporté la finale face à Castro Garcia et Coello Manso (7-6, 6-4), confirmant l’hégémonie ibérique sur cette étape abidjanaise.
Un avenir prometteur pour la Côte d’Ivoire
Si les trophées sont partis en Espagne, les applaudissements nourris ont accompagné les performances de la paire ivoirienne. Sadjo Coulibaly et Jauresse Kouamé ont porté haut les couleurs nationales et prouvé que la Côte d’Ivoire peut se faire une place sur la scène internationale du padel. Leur demi-finale historique restera comme l’un des temps forts de cette édition inaugurale du FIP Silver Open en Afrique.
Au-delà du résultat sportif, leur parcours incarne une dynamique nouvelle : celle d’un pays qui croit dans le potentiel de ses athlètes et dans l’avenir d’un sport en pleine expansion.



