Google valide la publicité iGaming au Cameroun et en Namibie

Un tournant majeur dans l’univers de l’iGaming en Afrique centrale et australe se profile. Google va permettre à partir du 19 août 2025 la diffusion de publicités liées aux jeux d’argent au Cameroun et en Namibie, à condition que les opérateurs soient dûment agréés. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à concilier croissance sectorielle et protection des consommateurs, via des procédures strictes de certification. Le cadre réglementaire local devient ainsi un élément clé, avec des exigences claires pour les opérateurs désirant promouvoir leurs services. L’évolution reflète non seulement l’explosion du marché africain du jeu en ligne, mais aussi une tendance vers plus de transparence et de responsabilité.

Situation et règlementation des jeux d’argent au Cameroun

Au Cameroun, les jeux de hasard sont légalement encadrés depuis 2015 par la Loi n°2015/012, complétée en 2019 par le Décret n°2019/2300/PM, qui définit les modalités d’exploitation des jeux de divertissement, d’argent et de hasard. Le lancement effectif de l’activité en ligne est permis depuis ce décret de 2019, sous réserve d’une autorisation délivrée par le Ministère en charge des jeux, via l’Agence de Régulation des Jeux. Les licences sont accordées pour une durée allant de 5 ans (en ligne) à 10 ans (présentielles) et requièrent une incorporation locale, un capital garanti (environ 200 millions CFA), et le traitement des paiements via un agrégateur national depuis janvier 2025. Sur le plan fiscal, les casinos s’acquittent d’une taxe de 15 % sur le revenu brut, à laquelle s’ajoute une taxe additionnelle de 10 %, plus des redevances forfaitaires selon le type de machines.

Règles et dynamique réglementaire en Namibie

En Namibie, le secteur du jeu est encadré depuis 2018 par le Gaming and Entertainment Control Act, avec intervention de deux entités : le Gambling Board et le Lotteries Board. Depuis 2021, plus de 280 opérateurs non agréés ont vu leur dossier examiné, marquant une volonté ferme de lutter contre les activités illégales. Le législateur impose des sanctions strictes : jusqu’à 20 000 N$ d’amende ou deux ans de prison pour infractions telles que le jeu par mineur. Le cadre prévoit également la lutte contre l’addiction au jeu, via des mécanismes communautaires, l’obligation pour les opérateurs de vérifier l’identité (procédures KYC), et l’affichage de messages de prévention. Une politique nationale est en préparation pour renforcer la prévention, l’éducation du public et les programmes de réhabilitation.

La décision de Google : promotion responsable dans un cadre réglementé

L’autorisation de Google, qui prendra effet le 19 août 2025, autorise la promotion via sa plateforme de contenus relatifs aux jeux d’argent en ligne, paris sportifs, et loteries, à condition que les opérateurs soient licenciés localement et certifiés par Google. Pour le Cameroun, cela implique une inscription auprès de l’Agence de Régulation des Jeux, tandis qu’en Namibie, il faut détenir les autorisations du Gambling Board et du Lotteries Board. Cette certification préalable vise à écarter les acteurs non conformes, protéger les consommateurs et promouvoir un marché plus transparent. Google mettra également à jour sa politique « Gambling and Games » pour refléter ces nouvelles règles.

Conclusion

L’assouplissement de Google vis-à-vis de la publicité pour les jeux d’argent au Cameroun et en Namibie constitue un levier d’expansion pour le secteur iGaming africain. Cependant, ce changement est conditionné à une adhésion stricte aux cadres réglementaires en place, garantissant transparence et sécurité pour les utilisateurs. Le Cameroun se distingue par son système fiscal robuste et ses exigences de capital solide, tandis que la Namibie renforce ses contrôles, sa prévention contre l’addiction et sa lutte contre l’illégalité. L’avènement de la certification Google pourrait inciter davantage d’opérateurs à se conformer et à consolider l’écosystème régional. À terme, l’équilibre entre opportunités économiques et responsabilité sociale pourrait servir de modèle pour d’autres marchés émergents d’iGaming.