La Française des Jeux : approbation et vigilance renforcée du dispositif 2026

Chaque année, l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) valide le programme annuel proposé par les opérateurs bénéficiant d’un monopole légal, à savoir La Française des Jeux et le PMU. Cette validation peut s’accompagner de prescriptions spécifiques quant à la mise en œuvre des offres autorisées. Elle reflète l’attention particulière portée par l’Autorité au respect des engagements accrus imposés aux opérateurs exclusifs, notamment en matière de protection contre les comportements de jeu problématiques.

Nouvelle phase régulée

Selon les résultats transmis par FDJ et issus du Canadian Problem Gambling Index (CPGI), la part de joueurs en situation de dépendance ou exposés à des risques préoccupants connaît, en 2024, une augmentation notable par rapport à l’année précédente. C’est la première fois depuis 2020 que cette tendance haussière est observée sur l’ensemble des activités relevant de son domaine exclusif, alors que les chiffres étaient restés constants entre 2020 et 2023.

En parallèle, FDJ a affirmé sa volonté de dynamiser sa présence en points de vente d’ici 2026, en mettant en avant une stratégie axée sur l’élargissement de son catalogue, la modernisation de ses produits et l’intégration accrue de solutions numériques. Cette orientation vise à stimuler la demande par une démarche d’innovation continue, un marketing actif et le recours à des mécanismes de conception incitatifs.

En tenant compte de l’évolution des indicateurs de risque, l’ANJ a donc statué, lors de sa décision du 3 juillet 2025, en faveur d’une validation du programme prévu pour 2026, tout en y apposant plusieurs conditions rigoureuses.

Encadrement des pratiques promotionnelles : vers plus de sobriété

Face aux formulations ambiguës pouvant prêter à confusion, FDJ devra s’interdire toute mention commerciale exagérément engageante lors du lancement de nouveaux produits. En particulier, seront proscrites les références aux chances supposées de gain (ex. : « plus de x chances sur y de remporter », « meilleure probabilité de toucher X € »), de même que les communications centrées sur des gains minimaux garantis.

Limitation des risques liés à l’offre numérique

Sur l’ensemble de son portefeuille digital, l’opérateur devra mettre en œuvre des actions concrètes pour contenir la part du chiffre d’affaires générée par les joueurs en situation de vulnérabilité. Une attention particulière est demandée sur certaines catégories : les jeux à tirages répétés accessibles en ligne, les tickets de grattage virtuels équivalents à ceux vendus à partir de 3 € en points de vente, ainsi que les titres réservés au canal digital. Pour ces segments, une réduction significative de l’exposition au jeu excessif est exigée, ce qui peut impliquer le retrait ou l’adaptation des jeux jugés les plus problématiques.

Maintien du statu quo sur les jeux à répétition

S’agissant des jeux de tirage, l’extension numérique du jeu « Amigo » reste interdite pour l’année 2026. Le gel instauré en 2025 sur l’introduction de nouvelles formules à tirages successifs demeure effectif. En outre, l’opérateur devra poursuivre ses efforts pour abaisser la proportion de revenus issus de joueurs à risque sur le jeu « Bingo Live », tout en introduisant de nouvelles mesures préventives pour limiter l’impact du jeu Amigo dans le réseau physique.

Lancement encadré des tickets à gratter

Pour les cartes à gratter proposées en boutique ou en ligne, les plafonds fixés l’année précédente restent d’actualité. Le nombre d’introductions ou de relancements de jeux au tarif de 3 € est limité à trois pour 2026. Concernant les produits à 5 €, seuls deux nouveaux lancements ou rééditions seront autorisés. Par ailleurs, le total de tickets à 5 € disponibles sur le marché physique, et éventuellement accessibles en ligne, ne devra pas dépasser neuf références pour l’année.

Rationalisation de l’offre 100 % dématérialisée

Enfin, s’agissant des produits réservés exclusivement à l’environnement en ligne, l’ANJ exige une baisse du volume global. Cette mesure concerne tout particulièrement les tranches tarifaires à 2 €, 3 € et 5 €, afin de limiter les sollicitations et encourager une pratique plus encadrée et responsable.

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