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Depuis quelques années, l’univers des jeux d’argent connaît une progression remarquable au Bénin. Cette évolution est en grande partie favorisée par l’essor du numérique, qui facilite l’accès à de nombreuses plateformes de jeux en ligne et de paris. Que ce soit dans les centres urbains ou dans les zones plus reculées, les opérateurs – physiques comme virtuels – ne cessent d’élargir leur offre pour séduire un public de plus en plus connecté.
Face à cette dynamique croissante, les autorités béninoises ont jugé nécessaire de renforcer le cadre réglementaire. En 2023, le gouvernement, en concertation avec les acteurs du secteur, a initié une réforme ambitieuse visant à encadrer, réguler et moderniser le fonctionnement des jeux de hasard sur l’ensemble du territoire national.
Une nouvelle cellule pour encadrer le secteur : la CSJ
Pour garantir la conformité des activités de jeu aux orientations fixées par l’État, le Bénin a mis en place une entité dédiée : la Cellule de Supervision du secteur des Jeux (CSJ). Cet organisme indépendant a pour mission principale d’assurer la bonne application de la politique nationale dans ce domaine.
Les responsabilités de la CSJ couvrent plusieurs aspects. D’abord, elle veille à ce que l’offre de jeux soit encadrée de manière stricte, afin de limiter les dérives liées à une consommation excessive. Elle joue également un rôle essentiel dans la prévention du jeu pathologique, tout en veillant à protéger les mineurs, une population particulièrement vulnérable. Par ailleurs, la cellule a pour objectif de garantir la transparence des activités menées par les opérateurs agréés, en luttant contre les pratiques illicites telles que le blanchiment d’argent ou le financement d’activités terroristes.
Une plateforme numérique de supervision à la pointe
Afin de permettre à la CSJ d’accomplir ses missions avec efficacité, une plateforme technologique de contrôle a été développée. Cet outil moderne constitue le cœur du dispositif de régulation et de surveillance mis en place par l’État.
Grâce à cette interface, la CSJ peut suivre en temps réel les flux financiers, contrôler les mises, et vérifier les opérations effectuées sur les sites des opérateurs autorisés à exercer au Bénin. Dotée d’un système centralisé et modulaire, cette solution est conçue selon les normes internationales en matière de sécurité des données et de supervision des jeux. Elle intègre aussi des outils de type KYC (Know Your Customer) pour mieux identifier les joueurs, ainsi qu’un module analytique avancé pour produire des rapports fiables et détaillés sur l’activité du secteur.
Des conditions d’exploitation repensées pour dynamiser le marché
Dans le cadre de cette réforme, le gouvernement béninois a également revu les conditions d’exercice des opérateurs de jeux de hasard. L’objectif est double : d’une part, standardiser les règles fiscales en harmonisant les bases de calcul des taxes et redevances ; d’autre part, stimuler les investissements en réduisant certaines charges supportées par les entreprises du secteur.
Parmi les mesures phares, la durée des agréments a été portée à cinq ans contre deux auparavant, offrant ainsi une stabilité accrue aux opérateurs. De plus, le calcul des redevances repose désormais sur le produit net des jeux, une base jugée plus équitable et mieux adaptée à la réalité économique des exploitants. Ces ajustements visent à instaurer un environnement plus attractif, susceptible de favoriser l’émergence de nouveaux acteurs tout en consolidant les opérateurs déjà présents.
Une réforme structurée autour de trois axes majeurs
En résumé, la réforme entreprise par le gouvernement béninois repose sur trois piliers fondamentaux : la création d’un organe de régulation autonome (la CSJ), la mise en place d’un dispositif technologique performant pour la surveillance des jeux, et la refonte des conditions d’exploitation afin d’assurer une meilleure transparence, une croissance durable et une régulation efficace du secteur.
Le Bénin pose ainsi les jalons d’un marché des jeux d’argent modernisé, mieux encadré et plus sûr pour l’ensemble des parties prenantes. Une stratégie qui pourrait inspirer d’autres pays de la région en quête d’un développement équilibré dans ce secteur en pleine mutation.
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