MMA : Un tournant audacieux pour Zarco, une figure de la lutte sénégalaise

L’essor du MMA, encore appelé arts martiaux mixtes, attire de plus en plus de figures emblématiques de la lutte sénégalaise, discipline profondément ancrée dans la culture locale. Après Reug Reug, Tapha Tine ou encore Ada Fass, c’est désormais au tour d’Adiouma Diallo, plus connu sous le nom de Zarco, de s’aventurer sur ce nouveau terrain.

Leader de l’écurie Grand Yoff à Dakar, l’athlète se prépare activement depuis plusieurs semaines à Abidjan, où il est attendu pour son tout premier combat officiel en MMA. Cette confrontation est prévue le samedi 17 mai dans le cadre du chapitre 3 de la ligue Eric Favre Nation, face au Nigérian Kabiru Adédiran. Il ne sera d’ailleurs pas le seul ancien lutteur sénégalais à monter dans la cage ce jour-là, puisque cinq autres combattants ayant fait le même choix sont également inscrits à l’affiche.

Une transition sportive optimisée par l’expérience

L’adaptation de Zarco à cette discipline hybride semble se dérouler sans heurts, selon son encadrement technique. David Coppola, responsable du centre Eric Favre Gym 225 et préparateur physique du lutteur reconverti, estime que son profil est à la fois souple et exigeant. Il a indiqué que l’athlète se montre rigoureux et particulièrement critique envers lui-même, en s’imposant une forte pression notamment via le trash talk, devenu monnaie courante dans ce milieu. Aux côtés du coach Anderson, il explique qu’avec un combattant déjà rompu à la lutte et âgé de 30 ans, il est plus pertinent d’optimiser les compétences acquises plutôt que de tenter une refonte complète de son style. D’après lui, les gestes instinctifs des lutteurs « saisir, projeter, contrôler  » sont profondément ancrés, et il vaut mieux les adapter au cadre technique du MMA plutôt que chercher à les effacer.

Le duo d’entraîneurs souligne également que les qualités physiques de Zarco, consolidées par des années de compétition en lutte traditionnelle, représentent un avantage considérable pour appréhender les exigences du MMA, notamment sur le plan du corps-à-corps et de la résistance.

Une opportunité sportive et économique

Au-delà du simple challenge sportif, cette transition vers le MMA traduit aussi une volonté d’explorer de nouvelles perspectives économiques. Si les primes en lutte sénégalaise demeurent intéressantes, le MMA apparaît comme un prolongement de carrière judicieux, à condition de s’exporter hors du territoire national. La discipline, encore non encadrée légalement au Sénégal et parfois jugée trop violente, peine à trouver sa place face à une tradition de lutte profondément ancrée. Interrogé sur une éventuelle reconnaissance future du MMA dans son pays, Zarco reste sceptique, soulignant l’hégémonie culturelle de la lutte. C’est dans ce contexte que des plateformes comme Rabona, qui valorisent le MMA à travers une riche sélection, contribuent à renforcer la visibilité de ce sport en Afrique, en créant un lien entre les fans et les nouvelles figures montantes comme Zarco.

Une première apparition prometteuse

C’est donc en Côte d’Ivoire que le lutteur sénégalais entame cette nouvelle aventure, avec la ferme intention de marquer les esprits dès son entrée en scène. Il aurait confié son désir ardent de briller lors de ce combat inaugural, motivé par le soutien inconditionnel de ses compatriotes et la symbolique que représente ce nouveau départ. L’événement pourrait bien marquer le début d’une longue série pour Zarco et pour d’autres athlètes sénégalais qui cherchent, à travers le MMA, un second souffle professionnel tout en exportant leur savoir-faire sur des scènes sportives encore peu explorées par leurs pairs.

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