Nancy Onya n’arborera plus les couleurs de la RDC

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre : Nancy Allyson Onya, numéro un du tennis congolais, a annoncé qu’elle ne portera plus les couleurs de la République Démocratique du Congo lors des compétitions internationales. Celle qui a porté haut le drapeau congolais durant de longues années dit ressentir un profond abandon de la part des autorités. Pourtant, ses performances et ses titres accumulés en Afrique et ailleurs faisaient d’elle l’une des rares figures à faire rayonner le tennis de la RDC sur la scène mondiale. Cette décision, lourde de sens, soulève des questions sur l’avenir de la discipline dans un pays où les infrastructures restent insuffisantes.

Un désengagement nourri par le manque de reconnaissance

Quelques jours seulement après avoir triomphé à l’Open Widal 2025 de Kinshasa, Onya a choisi de tourner le dos à la sélection nationale. Loin d’être une réaction impulsive, cette rupture découle d’années de frustrations. Dans un entretien, la joueuse confiait : « Depuis le décès de mon père il y a sept mois, je n’ai ni soutien familial, ni accompagnement gouvernemental. C’était la dernière compétition que je représentais la RDC. Malgré les nombreux trophées que j’ai rapportés pour le pays, je n’ai jamais été reçue par un ministre des Sports. » Une déclaration amère qui traduit son besoin de reconnaissance, autant institutionnelle que symbolique. Elle a d’ailleurs lancé un appel aux responsables : « Je demande au ministre de former maintenant pour assurer la relève. Si les autorités veulent que je continue, elles doivent me chercher, m’habiller aux couleurs de la nation et suivre ce que je fais. »

Une trajectoire forgée par la passion et la résilience

Née le 9 septembre 1991, Nancy Onya découvre le tennis dès son enfance et tombe immédiatement amoureuse de la discipline. Admiratrice de Serena Williams, elle rêve très tôt de s’imposer sur les courts malgré les embûches. Entre le manque d’infrastructures adaptées en RDC, l’absence d’accompagnement professionnel et les blessures, son parcours n’a rien d’un long fleuve tranquille. Mais sa volonté et le soutien de proches lui permettent de franchir les obstacles. Sa carrière prend une dimension internationale grâce à plusieurs succès dans des tournois disputés au Mozambique, au Zimbabwe ou encore au Maroc. Elle se distingue notamment par un premier titre en junior, un jalon qui restera gravé dans sa mémoire. Chaque victoire illustre une détermination farouche et un travail acharné. Les statistiques de ses performances disponibles sur les plateformes spécialisées confirment une progression constante, fruit d’une ténacité exemplaire.

Et maintenant ?

Si Nancy Onya a choisi de ne plus représenter la RDC, elle n’a pas pour autant rangé sa raquette. La Congolaise continuera de briller individuellement sur le circuit, mais sans l’étiquette nationale. Son histoire force le respect, mais laisse aussi un goût amer : comment un pays peut-il se priver d’une telle ambassadrice sportive ? Pour les passionnés, son parcours incarne à la fois la gloire et les limites d’un système qui peine à valoriser ses propres champions.