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Le 1er août 2025, le gouvernement a présenté un plan de redressement économique sur trois ans visant à restaurer la stabilité financière du pays et à réduire la dépendance à l’endettement extérieur, sur le marché de l’igaming. Ce programme comprend une série de mesures de recettes et d’économies ciblées, parmi lesquelles figure une taxation renforcée des activités numériques à forte marge, et en particulier des plateformes de jeux d’argent en ligne. L’exécutif justifie cette orientation par le besoin immédiat d’élargir l’assiette fiscale et d’augmenter les recettes domestiques sans recourir à un soutien externe.
Les responsables estiment que la fiscalisation accrue du secteur des jeux en ligne — qui a connu une croissance rapide ces dernières années — peut générer une part significative des ressources nécessaires pour atteindre les objectifs du plan. Des communiqués gouvernementaux et des analyses locales avancent un potentiel de recettes chiffré à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA sur la durée du programme, la fourchette la plus souvent citée dépassant les 100 milliards de FCFA si l’ensemble des mesures prévues (jeux, tabac, publicité numérique, mobile money) sont mises en œuvre.
Le discours officiel met en avant deux priorités : d’une part, augmenter les rentrées pour alléger le déficit public ; d’autre part, mieux encadrer un marché jusqu’ici partiellement informel afin de limiter la fraude et protéger les consommateurs. Le plan inclut donc non seulement des hausses de taux, mais aussi des dispositifs de traçabilité des paiements et des contrôles renforcés sur les opérateurs.
Effets attendus sur les opérateurs et comportements des parieurs
Pour les opérateurs locaux et internationaux, la nouvelle donne fiscale transforme l’équation économique : une hausse des prélèvements peut peser sur les marges, inciter à réviser les modèles tarifaires (cotes, promotions, programmes de fidélité) ou, à l’inverse, pousser certains acteurs vers une formalisation accrue pour rester présents sur le marché. Les plateformes déjà enregistrées pourraient bénéficier d’un environnement plus transparent si l’État met en place des normes d’intégrité et un contrôle des flux de paiement, mais les coûts de mise en conformité risquent d’augmenter, surtout pour les petits opérateurs.
Du côté des joueurs, l’impact sera multiple : la fiscalité plus lourde peut se traduire par une offre moins généreuse (moins de bonus), des mises plus chères ou une réduction des gains nets. En parallèle, des mesures de protection annoncées par l’exécutif — notamment des limites de mise, des campagnes de prévention et un renforcement du dispositif de lutte contre l’addiction — devront être suivies de près pour évaluer leur efficacité réelle. Le gouvernement affirme vouloir concilier mobilisation de recettes et responsabilité sociale, mais l’équilibre reste délicat.
Sur le plan macroéconomique, la réussite de l’opération dépendra largement de l’exécution : une hausse des recettes structurelles est possible si la réglementation limite l’évasion fiscale et si la collecte est efficace. En revanche, un mauvais calibrage — taux trop élevés ou absence de contrôles — pourrait alimenter le marché gris et réduire les recettes attendues. Les experts locaux interrogés par la presse insistent sur la nécessité d’un dispositif technique pour tracer les transactions mobile money et les flux internationaux liés aux opérateurs de paris en ligne.
Perspectives et points de vigilance
À court terme, l’État espère dégager un relais de financement substantiel pour alléger la pression sur l’endettement extérieur. À moyen terme, la clé sera d’accompagner cette fiscalisation d’un renforcement institutionnel (KYC, lutte anti-fraude, coopération régionale) et d’un dialogue avec les opérateurs pour éviter la fuite d’activité vers des sites non régulés. Les observateurs recommandent également une communication transparente sur l’utilisation des nouvelles recettes — par exemple en ciblant des programmes sociaux ou des investissements — pour asseoir l’acceptabilité sociale de ces mesures.